Contributions des jeunes

Présentation du projet « Vidéos-poétesses17 » (Université Lyon 2)

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Présentation


Les vidéos qui sont ici publiées sont issues d’un travail pédagogique qui a été proposé aux étudiant.es dans le cadre d’un séminaire de littérature française en Licence 3 de Lettres modernes à l’université Lyon 2 durant l’année universitaire 2018-2019.


     Les objectifs principaux de ce séminaire consacré aux poétesses du XVIIe siècle étaient de trois ordres :

     En tout premier lieu, revisiter le canon du récit poétique national en faisant découvrir aux étudiant.es des femmes de lettres méconnues, voire inconnues, au motif que leurs écrits ne sont qu’exceptionnellement enseignés. Au chapitre « Poésie » des manuels d’histoire littéraire, on trouve, pour le premier XVIIe siècle, les noms de Malherbe, Viau, Saint-Amant ou Tristan L’Hermite, et, pour le second XVIIe siècle, ceux de La Fontaine et de Boileau. C’est oublier les grandes figures féminines, célébrées en leur temps, qui ont participé à l’écriture du genre : Henriette de Coligny de La Suze, Antoinette Deshoulières, Anne de La Vigne, Marie-Catherine de Villedieu, et bien d’autres encore.

     Le deuxième objectif était d’interroger un stéréotype attaché non seulement aux poétesses du XVIIe siècle mais aussi à des littératrices d’autres périodes de l’histoire, en particulier les épistolières et les romancières : les femmes n’auraient pour seule veine d’inspiration que l’amour, l’amour authentiquement et douloureusement vécu. Et leur expression poétique témoignerait spontanément de cette expérience. L’enjeu était de montrer qu’à rebours d’une telle vision, en grande partie véhiculée par l’histoire littéraire, les poétesses du XVIIe siècle étaient capables de manifester leur intérêt pour d’autres sujets – politiques, spirituels, moraux, etc. – et qu’elles n’appréhendaient les codes amoureux qu’avec la distance propre à toute construction rhétorique, exactement comme les poètes masculins.

     Le troisième objectif découle logiquement du précédent : il s’agissait d’illustrer la variété des pratiques poétiques féminines au xviie siècle et d’en cerner les différents usages littéraires et sociaux. Car les femmes ont investi aussi bien les grands genres issus de la tradition savante et antique (élégie, églogue, épître…) que les petits genres mondains et « neufs » (épigramme, madrigal, énigme…), sans compter les genres populaires (chanson, noël…).

     C’est ainsi que durant le semestre, les étudiant.es se sont familiarisé.es avec une production riche et variée d’autrices confirmées ou non, reconnues ou non, assidues ou occasionnelles, parfois polygraphes, parisiennes ou provinciales. Le choix de textes qu’iels ont eu à analyser était le suivant :

  1. Henriette de Coligny de La Suze (1618-1673), « Élégie. Tristesse, ennui, chagrin… », Recueil de pièces galantes en prose et en vers de Madame la Comtesse de la Suze et de Monsieur Pellisson, Paris, Quinet, 1664 (dit Recueil La Suze-Pellisson), p. 41.
  2. Marie-Catherine de Villedieu (1640 ?-1683), « Le Sansonnet, & le Coucou », Fables, ou Histoires allégoriques, dédiées au Roi, Paris, Claude Barbin, 1670, fable IV/VIII.
  3. Françoise Pascal (1632-apr.1689), « Sur l’air, Jeanneton fait la farouche » ; « Sur un autre air de Versailles. L’autre jour d’Annette, etc. », Cantiques spirituels, ou Noëls nouveaux sur la naissance du Sauveur, sur les plus beaux airs de ce temps, Paris, Nicolas Oudot, 1672, p. 23-24 et p. 53-54.
  4. Antoinette Deshoulières (1638-1694), « Stances. Agréables transports… », Poésies de Madame Deshoulières, Paris, Vve Sébastien Mabre-Cramoisy, 1688, p. 117-118.
  5. Catherine Bernard (1663-1712), « Pièce qui a remporté le prix de poésie, par le Jugement de Messieurs de l’Académie française, en l’année 1691 sur le sujet : Que le roi seul en toute l’Europe, défend et protège le droit des rois », Recueil de plusieurs pièces d’éloquence et de poésie présentées à l’Académie française pour les prix de l’année 1691, Paris, Vve Guignard et Jean-Baptiste Guignard, 1691 (reproduite dans Catherine Bernard, Œuvres, t. 2, Théâtre et poésie, Franco Piva éd., Fasano ; Paris, Schena ; Nizet, 1999, p. 381-387).
  6. Louise-Geneviève de Saintonge (1650-1718), « Lettre en vers semez à Monsieur *** », Poésies galantes, Paris, Jean Guignard, 1696, p. 91-94.
  7. Marie-Jeanne L’Héritier de Villandon (1664-1734), « Le Printems glacé. Idile », Œuvres meslées, contenant L’Innocente tromperie, L’Avare puni, Les Enchantemens de l’éloquence, Les aventures de Finette, nouvelles, et autres ouvrages, en vers et en prose, de Mlle L’H***, avec le Triomphe de Mme Des Houlières, tel qu’il a été composé par Mlle L’H***, Paris, Jean Guignard, 1696, p. 349‑355.

De petites pièces poétiques ont également été proposées en lectures complémentaires : une épigramme de Mlle Certain (1665), un madrigal de Mme Lauvergne (1680), un acrostiche de Mlle de Morville de Champclos (1670), un air bachique et une énigme de Louise-Geneviève de Saintonge (1696), etc.

Dans la mesure du possible, l’accès direct aux éditions anciennes a été privilégié pour sensibiliser les étudiant.es aux dispositifs ornementaux et typographiques mobilisés à l’époque dans le livre imprimé.


Le projet « Vidéos-poétesses17 » s’est nourri du travail effectué au long du semestre, tant du point de vue des objectifs que de la méthode : les étudiant.es avaient pour consigne de tirer de l’oubli une poétesse et l’un de ses textes, afin de les présenter, de les valoriser et de leur assurer une visibilité littéraire. À charge pour eux :

  • De faire leur propre choix (autrice jamais étudiée ; autrice étudiée en cours, mais avec une autre de ses pièces poétiques ; forme poétique étudiée en cours, mais à partir d’un texte et d’une autrice différents…) ;
  • De produire un contenu dit « académique » (éléments biographiques, contextualisation historique et littéraire, présentation et caractérisation du texte poétique, pistes de lecture) ;
  • D’élaborer un scénario adapté au support audiovisuel ;
  • De faire le tournage, puis le montage.

Les étudiant.es sont heureux.ses de contribuer à la plateforme Matilda et d’y présenter le fruit de leur travail. Iels vous invitent à re/découvrir :

Jacqueline Pascal (1625-1661)

Marie de Pech de Calages (1630-1661)

Françoise Pascal (1632-apr.1689)

Marie-Catherine de Villedieu (1640 ?-1683)

Louise-Geneviève de Saintonge (1650-1718)

Suzon de Terson (1657-1685)

Mlle de Morville de Champclos ( ?- ?)


Comme vous le verrez, leurs vidéos témoignent tout à la fois de leur curiosité intellectuelle, de leur exigence scientifique, de leur souci pédagogique, de leurs compétences techniques… et aussi de leur humour !


Nous exprimons notre reconnaissance vive à l’équipe de Matilda qui a bien voulu accueillir ce projet.


Université Lumière Lyon 2

UFR LESLA | Département des Lettres

Séminaire de spécialité | Littérature française du XVIIe siècle

L3 - Semestre 6

Projet « Vidéos-poétesses17 »

Edwige Keller-Rahbé (dir.) | edwige.keller@univ-lyon2.fr


Projet Vidéos-poétesses17-Marie-Catherine de Villedieu1 (1640 ?-1683)

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Découvrez Marie-Catherine de Villedieu1 (1640 ?-1683)  avec le projet Vidéos-poétesses17 !
Présentation du projet ICI

 
 



Projet Vidéos-poétesses17-Marie-Catherine de Villedieu2 (1640 ?-1683)

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Découvrez Marie-Catherine de Villedieu2 (1640 ?-1683)  avec le projet Vidéos-poétesses17 !
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Projet Vidéos-poétesses17-Suzon de Terson (1657-1685)

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Projet Vidéos-poétesses17-Mlle de Morville de Champclos ( ?- ?)

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